La réduction des risques : une exigence de santé publique ?

Les Printemps de la prévention, une initiative d’Antidox et Nile, sont partenaires de la soirée consacrée à la réduction des risques, organisée par les éditions Hermann, le 18 juin 2018 au Palais de l’Institut de France.

La réduction des risques est un thème de réflexion pour les systèmes de santé, comme le souligne Arthur Cohen, président des Editions Hermann : « comme chacun sait, certains comportements individuels comportent des risques pour la santé : les toxicomanes qui s’injectent leur drogue avec des seringues usagées s’exposent à une plus forte probabilité de contamination ; les travailleuses et travailleurs du sexe encourent le risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles ; les fumeurs risquent de développer un cancer ; les consommateurs d’alcool une hépatite, etc. En dépit des avertissements répétés des médecins et des chercheurs, ces conduites individuelles dites « à risque » perdurent. Elles font porter à la collectivité un coût financier, social et humain très important. (…) Mais l’échec de ces politiques est aujourd’hui patent. Non seulement leurs effets escomptés n’ont pas été obtenus, mais elles ont de plus abouti à un état de fait moralement discutable : elles ont rendu difficile l’accès aux soins pour de nombreuses personnes en situation précaire. Face à ce constat, une seconde approche de ce problème de santé publique a été développée : elle consiste non pas à rechercher l’éradication des conduites à risque, mais leur accompagnement pour en limiter les effets néfastes. Mise en pratique en France depuis 1989 avec le programme d’échange des seringues usagées, cette approche semble avoir prouvé son efficacité au plan de la santé publique. Il n’en demeure pas moins que la réduction des risques soulève encore des interrogations, notamment parce qu’elle consiste à s’engager dans une action moralement controversée (car jugée
permissive) au bénéfice d’une population ciblée. »

Sont intervenus au cours de ce colloque : les académiciens Jean-Robert Pitte et Jean Baechler, le philosophe Maël Lemoine, le dirigeant de Médecin du Monde François Berdougo (aujourd’hui délégué général de la Société française de santé publique), la dirigeante de l’association Gaia et dirigeante de la salle de consommation à moindre risque parisienne Elisabeth Avril, la responsable de la prévention au sein de Sidaction Sandrine Fournier, le professeur René Frydman, l’addictologue Jérôme Palazzolo, la médecin et dirigeante de l’Institut de la prévention du cancer du sein de l’Hôpital américain Mahasti Saghatchian et l’assureur David Charlet.

Parmi eux, Xavier Desmaison, CEO d’Antidox, et le Docteur Olivier Mariotte, Président de nile, ont aussi présenté les résultats de leur enquête dédiée à la controverse autour de la vaccination sur les réseaux sociaux, une étude menée par Antidox dans le cadre de ses engagements à produire régulièrement des analyses permettant de construire un internet qualitatif, innovateur et éthique, qui limite la dissémination des fake news et manipulations.

Ce colloque a donné lieu à la publication d’un ouvrage de synthèse, aux Editions Hermann, codirigé par Arthur Cohen, philosophe et président d’Hermann, et Xavier Desmaison, président d’Antidox.

 

La revue Mutualistes a réalisé une interview de Xavier Desmaison sur le thème :

 

On peut consulter cette interview ici ou la télécharger ici : Entretien Mutualistes Xavier Desmaison

Pour commander l’ouvrage « La prévention des risques »

Accéder au site des Printemps de la Prévention