Antidox, soutien du réseau d’experts de l’Observatoire de l’intelligence économique français (OIEF)

Dans un contexte de guerre économique accentué depuis plusieurs années, le Syndicat français de l’intelligence économique (Synfie) a pris la décision de créer l’Observatoire de l’intelligence économique français (OIEF). Son objectif repose sur le triptyque “Informer, Alerter et Anticiper” les menaces qui peuvent peser sur les Etats, les collectivités et les entreprises françaises et européennes.

L’OIEF : défendre les intérêts souverains de la France

Dans quel contexte se situe-t-on ? Conséquence de l’accroissement des tensions géostratégiques et des comportements de plus en plus prédateurs de certaines puissances, les entreprises et les Etats sont souvent insuffisamment équipés pour faire face à des guerres économiques qui sont menés contre eux[1] : piratage, stratégie d’influence, mobilisation du droit ou de la soft law, contrefaçon…

Quel est l’objectif de l’Observatoire ? L’OIEF est parti du constat que la France est aujourd’hui peu armée pour affronter cette guerre économique internationale. Afin de pallier ce manque, l’OIEF, créée par le Synfie, se donne pour ambition d’informer et d’alerter sur les menaces d’aujourd’hui afin d’anticiper les menaces de demain.

En ce sens, le travail de l’OIEF se veut avant tout proactif : comprendre les menaces d’aujourd’hui pour anticiper celles de demain !

Comment ? L’OIEF s’attache à détecter les signaux faibles et les signalements de menaces contre les entreprises stratégiques françaises, des PME jusqu’aux grands groupes. Il recueille et analyse également les discours d’entités, victimes d’attaques économiques d’acteurs étrangers : cybermenaces, espionnage industriel, bataille des normes, règles d’extraterritorialité, prises de contrôle, fake news, influence digitale, optimisation fiscale agressive, dumping…. En rassemblant ces informations, l’OIEF les analyse afin d’apporter un éclairage et une cartographie aussi exhaustive que possible des menaces pour accompagner les décideurs politiques et économiques.

Et concrètement aujourd’hui ? Aujourd’hui, la crise intersectorielle (économique, financière, sanitaire…) provoquée par la Covid-19 met davantage en lumière les enjeux liés à l’intelligence économique (IE)[2] : que ce soit pour des questions de souveraineté, de poids économique et politique de la France sur la scène internationale, d’efficacité de la décision publique pour protéger les administrés…. Au milieu du mois de mars, par exemple, des soupçons du rachat décidé par Donald Trump d’une entreprise pharmaceutique allemande développant un vaccin contre le SARS-CoV-2, à des fins d’appropriation technologique, avaient provoqué une réponse vigoureuse du gouvernement allemand – le ministre de l’Economie déclarant à la télévision allemande que “l’Allemagne n’est pas à vendre”.

Plus récemment, c’est la question de la dépendance industrielle qui a été posée directement au sein des institutions européennes. Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne a déploré, à la télévision tchèque, la “dépendance morbide” de l’Union européenne à l’Inde et à la Chine en matière de fournitures médicales. Partant de ce constat, elle appelait à un “changement radical” pour répondre à une dépendance perçue comme une vulnérabilité – poussant la réflexion sur la nécessité d’une production industrielle communautaire.

Les cas d’Alstom, Technip, Photonis a rendu la réalité de la guerre économique évidente ; la crise du coronavirus a révélé l’urgence de la prendre en compte.

Plus que jamais aujourd’hui, le rôle des experts de l’Intelligence économique a trouvé toute sa légitimité : aider les institutions à appréhender et comprendre les enjeux de l’Intelligence économique et leur donner les pistes d’une réponse adaptée et le plus en amont possible.

Pourquoi Antidox soutient l’OIEF ?

Antidox soutient l’OIEF pour deux raisons principales : en tant que cabinet de conseil en communication d’influence à forte dominance numérique, nous estimons que nous devons participer à la compréhension par le public des bouleversements de l’espace public numérique (fake news, complots, manipulations, propagandes numériques…) maniés au détriment d’entreprises ou d’Etat ; en tant que conseil en stratégie de dirigeants d’entreprises, nous pensons nécessaire de les aider à intégrer le paramètre géostratégique et les grands enjeux des nouvelles formes de guerres économiques dans leur stratégie et la définition de leur vision.

La perte de repères profite aux manœuvres d’influence prédatrices. Aujourd’hui, la crise de confiance est palpable, en France d’ailleurs davantage que dans les autres pays. Dans un contexte de post-vérité, chaque acteur est dans une négociation permanente de sa position. A l’heure de la “diplomatie digitale” et des fake news, savoir bien communiquer, s’insérer dans les débats et construire une communauté solide composée de leaders d’opinion devient essentiel : il faut analyser comment les écosystèmes partisans se structurent pour comprendre les logiques de guerre de l’information qui peuvent se déployer contre nos entreprises et nos institutions.

L’expertise d’Antidox renforce l’expertise de l’OIEF. La guerre économique prend racine dans cette guerre de l’information, c’est-à-dire d’affrontement de “récits plausibles”. Antidox, cabinet de conseil en stratégie de communication et d’influence à forte dominante digitale, a forgé son expertise dans l’analyse des opinions et des débats dans la sphère digitale, lieu catalyseur des crises et de cette guerre d’idées et d’informations qui influence et fragilise nos repères. Parce que les manœuvres d’influence dirigées contre les entreprises peuvent s’inscrire dans des logiques géostratégiques et se situer sur des terrains numériques, Xavier Desmaison, président d’Antidox et spécialiste des stratégies d’influence en situation sensible dans le contexte numérique, est membre du comité d’experts de l’Observatoire de l’intelligence économique français (OIEF) pour y apporter son éclairage.

Pour plus d’information sur le site de l’OIEF : https://oief.fr/

[1] La guerre économique est un concept apparu à la chute de l’URSS et l’apparition des tensions géo-économiques. Il s’agit d’une stratégie décidée par une entité politique (Etat) ou économique (entreprise) dans le cadre de l’affirmation de sa puissance sur la scène internationale. Elle se mène par l’information sur les champs économiques et financiers, technologiques, juridiques, politique et sociétaux. Source : Portail de l’Intelligence Économique

[2] L’intelligence économique (IE) a été pour la première fois théorisé par Henri Martre dans le rapport  “Intelligence économique et stratégie des entreprises”, dit Rapport Martre en 1994. Il la définit comme “l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l’entreprise, dans les meilleures conditions de délais et de coûts.” Christian Harbulot , qui a participé au Rapport Martre et définit l’IE comme “la recherche et l’interprétation systématique de l’information accessible à tous, afin de décrypter les intentions des acteurs et de connaître leurs capacités. Elle comprend toutes les opérations de surveillance de l’environnement concurrentiel (protection, veille, influence) et se différencie du renseignement traditionnel par : la nature de son champ d’application, l’identité de ses acteurs et ses spécificités culturelles.